Un Samedi de détente aux Andelys
Une première, une nouvelle voiture... du confort, du calme, de la musique... On se calme...
Pour aller visiter Château Gaillard
Et attaquer le hors piste ou le hors sentier
Un peu d'histoire :
Contexte : la Normandie à la fin du XIIe siècle
Le château, vu de la Seine, logis (à gauche) et donjon
Richard Ier dit Richard Cœur-de-Lion, tout d'abord allié à Philippe Auguste contre son vieux père, le roi Henri II d'Angleterre (mort en 1188), hérite de la couronne de ce dernier. Il part alors pour la Terre sainte et rompt très vite avec le roi de France. Dès son retour, il entreprend avec une énergie étonnante de récupérer la suprématie sur la frontière orientale de son duché de Normandie. Après avoir battu l'armée du Capétien à Vendôme, il profite de la trêve imposée par le pape pour réaliser son projet en un temps record : les travaux commencés en 1196 sont achevés l'année suivante.
Une forteresse immense
Le système mis en place par Richard Cœur de Lion dépassait de loin la seule forteresse que nous voyons aujourd'hui et bloquait littéralement le fleuve. Sur le plateau, se trouvait un ensemble d'avant-postes et de places fortes sur mottes fossoyées ; dans la vallée, une zone marécageuse, entre les deux bourgs fortifiés des Andelys ; sur l'autre rive, un réseau de circonvallations et sur le fleuve enfin, barré par une île fortifiée, une machinerie de chaînes empêchait la descente des navires. Au centre, poste d'observation magistral et imprenable, le Château-Gaillard. L'ensemble avait pour vocation de verrouiller la boucle de la Seine en amont de Rouen en cas de danger. L'accès au château par le plateau était quant à lui protégé par la motte de Cléry.
Donjon, enceinte primaire, vus du plateau
La construction du château de la Roche prend moins de deux ans et en 1198, les travaux sont achevés ; l'architecture originale est influencée par les châteaux syriens que Richard a connus aux croisades et s'avère très moderne pour l'époque : la muraille festonnée évite l'impact direct des projectiles sur les parois et le donjon possède un éperon à sa base dirigée vers l'attaque, dans le même but.
En raison de la portée des armes de l'époque, le château n'a pas été élevé sur le point le plus haut : Richard fait donc construire une structure de défense autour de la motte de Cléry, pour se réserver cette position de choix. Trois puits de 120 mètres (20 m sous le niveau de la Seine) sont creusés dans le sol calcaire, mais aussi de nombreuses caves destinées aux stockages des denrées nécessaires pour soutenir un siège. Bref, c'est une forteresse quasi-inexpugnable (jusqu'à l'invention de l'arbalète).
Destin de la forteresse
Basse-cour
Au pied du donjon, côté nord, s'ouvre un escalier qui aboutit à une grande cellule. « C'est dans ce souterrain, affirme l'historien Édouard Gachot, que Marguerite de Bourgogne, femme adultère de Louis X dit le Hutin, fut enfermée le 18 juin 1314. Étranglée à l'aide de ses cheveux, le 15 août 1315, son corps a été porté, la nuit suivante, au cimetière des Cordeliers de Vernon ». Deux des trois belles-filles de Philippe IV le Bel furent enfermées à Château-Gaillard après l'affaire de la tour de Nesle : Marguerite qui y mourut et Blanche épouse de Charles IV le Bel qui fut « autorisée » à se retirer au couvent ; Jeanne, épouse de Philipe V le Long, fut emprisonnée quelque temps à Dourdan puis libérée, ce fut la seule à devenir reine de France en 1316.
Entrée de l'enceinte primaire qui protège le donjon
Durant la guerre de Cent Ans, Charles le Mauvais, roi de Navarre, y est emprisonné sur ordre du roi Jean le Bon. Il s'en évade le 9 novembre 1357.
Durant ce conflit, le Château-Gaillard subit plusieurs sièges. En 1417, il tombe aux mains des Anglais au bout de seize mois de siège et ce parce que la dernière corde nécessaire à la remontée de l'eau du puits s'était rompue. La Hire, compagnon de Jeanne d'Arc s'en empare en 1429. En 1430, la forteresse est de nouveau sous contrôle anglais. En 1449, Charles VII en reprend possession.
À l'issue du dernier siège par Henri de Navarre (futur Henri IV), le démantèlement de la forteresse est ordonné par décision royale et confié aux religieux des Andelys (capucins et pénitents). La destruction est interrompue en 1611 puis reprise sous l'égide de Richelieu